Matières premières et intermédiaires : des coûts qui flambent

Les prix des matières premières et intermédiaires ne cessent de grimper sur le marché mondial depuis plusieurs mois. Bois, cercles métalliques, emballages : le groupe Barthe fait face à d’importants surcoûts et a dû mettre en place de nouvelles stratégies pour ses approvisionnements.

Des prix qui ont bondi de 15, 30 voire 60%, des marchés en surchauffe, ébranlés par la reprise économique post-Covid 19 et les pénuries… Alors que le transport maritime mondial est marqué par des conditions tarifaires très tendues, le groupe Barthe, comme les autres entreprises, doit aussi faire face à des difficultés dans ses approvisionnements en matières premières et intermédiaires.

« La situation est préoccupante. Certaines matières premières et intermédiaires sont en pénurie, du fait d’une demande massive au niveau mondial et d’une offre très limitée. Les hausses de prix sont très impactantes, explique Julien Ségura, directeur général adjoint du groupe Barthe. Le phénomène concerne pour notre groupe l’acier, le carton, les emballages plastique. Et pour le bois, après une relative stabilité début 2021, les prix sont repartis à la hausse, en raison notamment de la spéculation sur le marché chinois. »

« Les volumes disponibles en bois sur les marchés ne sont pas pléthoriques. Il existe des risques de pénuries. Les prix vont donc encore monter au cours de la saison des ventes de bois, qui ne fait que commencer », commente Eric Barthe, directeur général du groupe.

« Depuis le Covid, la pression de la Chine et des Etats-Unis est encore plus forte sur les marchés mondiaux. Les producteurs de matières premières et intermédiaires vendent au plus offrant », indique Antoine Bachellier, directeur d’établissement à la tonnellerie Boutes.

« Trois types de produits que nous utilisons sont particulièrement touchés par les hausses de prix : les clous, rivets et cercles en métal, les films plastiques, les cartons de protection pour la livraison des fûts, précise Audrey Reneleau, assistante de direction de Julien Ségura et en charge des relations avec les fournisseurs. Les prix des films plastiques ont augmenté de plus de 10% depuis le début de l’année, les prix des cartons également, avant de grimper à nouveau de 8% avant l’été. Les coûts des cercles en acier ont bondi de 30% en janvier dernier, et ils ont encore monté de 30% récemment. »

Comment s’adapter face à de telles escalades de prix ? « Nous avons peu de marges de manœuvre, confie Dominique Lardy, chef d’atelier à la tonnellerie Boutes. Pour les cercles en acier par exemple, il existe sur le marché peu de fabricants, qu’on appelle feuillards, et tous subissent la hausse des prix. Nous avons choisi de faire des commandes un peu plus importantes au bon moment pour diminuer l’impact financier ».

« Nous travaillons depuis longtemps avec nos fournisseurs et nous avons avec eux une relation de confiance, précise Audrey Reneleau. Ils nous ont prévenus des nouvelles hausses de prix qui allaient arriver et ils nous ont proposé si nous les souhaitions de faire des commandes avant ces augmentations. Nous avons commandé plus de cercles d’acier par exemple afin de remplir un camion et de bénéficier d’un tarif plus intéressant. Quant aux délais de livraison, ils ne sont pas plus longs heureusement. »

« Nous travaillons également sur la productivité de la tonnellerie pour atténuer l’impact de ces hausses de prix », confie Antoine Bachellier. « Notre objectif est de stabiliser la productivité, tout en gardant un haut niveau de qualité et de sécurité pour nos salariés », ajoute Dominique Lardy.

« Les prix du cuivre, de l’aluminium, de l’inox pour les machines ont aussi augmenté et cela complique les travaux que nous pouvons avoir à faire à la tonnellerie », note Antoine Bachellier.

La surchauffe des marchés freine la visibilité sur l’évolution des prix. D’autres hausses de prix pourraient encore surgir. « Nos clients ont eux aussi des difficultés d’approvisionnement pour les bouteilles, les caisses en bois par exemple, constate Julien Ségura. Les prix de nos produits ont augmenté de 2%. Cette progression est loin de préserver nos marges commerciales, mais nos différents marchés ne pourraient pas absorber une hausse plus élevée ».